Atelier MODES DE VIE / Morphographie

MORPHOGRAPHIE


Dans le cadre du festival Modes de Vie - Créations d'artistes et d'habitants


Atelier d'arts-plastiques mené en parallèle de la création de l'opéra Strafen (Les Châtiments) à l'Opéra de Dijon, un opéra de Brice Pauset, mis en scène par David Lescot

Réalisation de photo-montages/collages par six séniors du CCAS de Quétigny en six après-midi,       de novembre 2019 à Février 2020

Exposition à l'Auditorium de Dijon puis à la mairie de Quetigny 


Texte d'introduction au projet, écrit en septembre 2019 : 


Quand David Lescot m’a proposé de créer les costumes de Strafen/Les Châtiments, opéra composé par Brice Pauset d’après trois nouvelles de Kafka qui sera présenté en février 2020 à l’Opéra de Dijon, j’ai de suite pensé à la difficulté — exaltante ! — que représentait le costume de Gregor dans La Métamorphose. 

Un matin Gregor se réveille transformé en une espèce de cafard géant, sa vie bascule, s’effondre. Comment représenter la métamorphose sur scène, en costume, sans risquer le ridicule ? Je me suis concentrée sur la peau humaine et sur ce qu’elle avait à offrir en déformation, transformation, difformité, mutation, etc. A l’image de l’homme qui a inspiré le film Eléphant Man de David Lynch, le corps de Gregor s’étire, se contorsionne, deux longs membres ont poussé sur sa poitrine telles les cinquième et sixième pattes d’un insecte ; c’est la victime imaginable, hélas, d’une catastrophe nucléaire.


En juin dernier Karine Ducourant m’a invitée à animer un atelier — dans le cadre du festival Modes de Vie — autour de Strafen/Les Châtiments, en vue d’une exposition à l’auditorium. La métamorphose nous a semblé être la thématique la plus pertinente mais nous souhaitions, s’agissant d’un atelier, aborder la chose de façon plus douce, plus réjouissante ! 

C’est ainsi que l’idée de photo-montages/collages a germé. 

Un matin au réveil, à l’instar de Gregor, je ne suis plus le(la) même. Quelque chose a changé. Mon corps a poussé, s’est rétracté, a mûri, s’est pétrifié, a fondu, s’est décuplé, a bourgeonné, fleuri, etc. 


L’atelier commencerait ainsi : chaque participant est photographié de face et de profil en plan américain puis photographie des parties de son corps en gros plan : la peau-rhizome d’une paume, la peau craquelée d’un coude, un oeil luisant, un oeil perçant, un entrelacs de doigts, de cheveux, de veines, etc. 

Puis il photographie des matières qui l’attire : la rugosité d’une pierre, les méandres d’un tronc, le flou d’un verre dépoli, le renflement léger des nervures d’une feuille, l’aspect grumeleux d’un papier peint, les plis et les replis d’un drap, les fibres duveteuses d’un pull, etc. 

Vient alors l’hybridation — découpage, assemblage, collage — l’humain devient chimère, les formes et les matières s’appellent et se répondent, se rencontrent, s’organisent. On joue avec les différences d’échelles, on pense à l’absurdité onirique — ou onirisme absurde — des surréalistes (les collages de Max Ernst peuvent nous inspirer), on rêve, on poétise, on s’amuse. 



Photos prises pendant les séances d'atelier puis lors de l'exposition à l'Auditorium : 

















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